LA JUSTICE FRANÇAISE PRONONCE UN NON-LIEU DANS LE SCANDALE DU CHLORDÉCONE

20 minutes rapporte que faute de preuves, deux juges d’instruction parisiennes ont reconnu un « scandale sanitaire » dans l’affaire du chlordécone mais ont prononcé un non-lieu sur l’empoisonnement des Antilles par ce pesticide autorisé dans les bananeraies jusqu’en 1993. Les deux magistrates instructrices ont mis un terme à cette information judiciaire ouverte en 2008 et ont suivi les réquisitions du parquet de Paris. 

Ouest France rappelle que le chlordécone a été utilisé dans les bananeraies de Martinique et de Guadeloupe. Ce pesticide est soupçonné d’être à l’origine d’une vague de cancers sans précédents dans la région.

Le Monde précise que les juges ont établi que “Les comportements asociaux de certains des acteurs économiques de la filière banane relayés et amplifiés par l’imprudence, la négligence, l’ignorance des pouvoirs publics, des administratifs et des politiques qui ont autorisé l’usage du chlordécone à une époque où la productivité économique primait sur les préoccupations sanitaires et écologiques ». Mais elles prononcent un non-lieu, évoquant la difficulté de « rapporter la preuve pénale des faits dénoncés”.

D’après le Huffpost, plusieurs personnalités politiques ont fait connaître leur indignation à l’image de la députée LFI Danièle Obono : “Un pesticide interdit en France mais autorisé aux Antilles, y contamine 90 % de la population, dont le taux d’incidence du cancer de la prostate est parmi les plus élevés au monde, et pollue pour des siècles l’environnement. Personne n’est jugé responsable. Honteux !”.

Sur Martinique la 1ère, l’avocat de l’association pour une écologie urbaine, Louis Boutrin, a annoncé que les victimes vont faire appel de cette décision. Il a également assuré qu’il épuiserait “toutes les voies de recours dans le droit interne mais aussi devant les juridictions européennes et internationales”.

Par Phil D.