LE GOUVERNEMENT TRANSITOIRE MALIEN JOUE LES PROLONGATIONS ET SUSPEND LES PARTIS POLITIQUES

Au Mali, après la prise de pouvoir par un putsch militaire, le gouvernement transitoire d’Assimi Goïta avait prévu d’organiser des élections présidentielles en février 2024. JEUNE AFRIQUE rapporte que non seulement les militaires ont depuis annoncé que les élections étaient reportées “sine die”, mais ils ont aussi suspendu les activités de tous les partis politiques en place. Cette décision intervient après la montée au créneau de ces groupes qui réclamaient la fin de la transition.

L’agence ECOFIN rappelle que l’ensemble de la classe politique du pays et des associations ont dénoncé un “vide juridique” en mars dernier. La junte à la tête du pays avait décrété que le pouvoir serait rendu aux civils de manière démocratique à l’issu d’une période s’achevant le 26 mars. Les différents acteurs du monde politique local ainsi que le “réseau des défenseurs des droits humains au Mali”, demandent eux un retour de l’ordre constitutionnel.

Face à ces prises de positions, un décret a été pris lors du dernier conseil des ministres du mercredi 10 avril. Invoquant des actions de subversion susceptibles de troubler l’ordre public, le gouvernement en place a suspendu « jusqu’à nouvel ordre, (…) les activités des partis politiques et les activités à caractère politique des associations sur toute l’étendue du territoire national ». Par la voie de son porte parole, le gouvernement militaire a confirmé qu’il n’y a aucun vide juridique et que la transition est bel et bien entrain d’être mise en place.

Le journal LE MONDE rappelle que depuis sa prise de pouvoir, le gouvernement militaire de transition a multiplié les actes de rupture, et vers l’extérieur avec la France et ses partenaires européens, et à l’intérieur du pays. A ce jour, aucune information n’a été communiquée officiellement quant à la tenue des futures élections ou les intentions du gouvernement la date du 26 mars étant d’ores et déjà passée.

Par Lise Touarvraih