Un soulagement et une bouffée d’oxygène pour le peuple malien, les dirigeants ouest-africains ont décidé de lever les sanctions commerciales et financières qui asphyxient le pays depuis pratiquement 6 mois. Cette décision a été prise lors de la 61e session ordinaire de la Conférence des chefs d’État d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) selon l’AFP.
Pour rappel, les sanctions contre le Mali faisaient suite à l’accession au pouvoir de la junte militaire par un coup de force le 18 août 2020, mais surtout pour son non-respect des accords de transition signés entre la CEDEAO et les représentants des acteurs de la société malienne. Fortement condamnée par la communauté internationale, le nouveau gouvernement, mené par le Colonel Assimi Goïtan, voyait alors de nombreuses sanctions prises contre son pays. Notamment la fermeture des frontières terrestres et aériennes reliant le Mali et les pays de la CEDEAO, la suspension de toutes les transactions financières et commerciales, le gel des avoirs de l’État malien ainsi que des entreprises publiques et parapubliques dans les banques centrales et commerciales des pays de la CEDEAO.
“Aujourd’hui, c’est acté, nous avons décidé de lever les sanctions (…) contre le Mali” confie un participant au sommet à l’AFP. En revanche, cette levée de sanctions s’accompagne d’une condition donnée par les chefs d’État présents à ce sommet : “conformément à la charte, les militaires de la junte ne peuvent pas être candidats à l’élection présidentielle” a déclaré un responsable de la CEDEAO, toujours selon l’AFP.La levée des sanctions commerciales et financières est très bénéfique pour les commerçants et les routiers, car le Mali n’a pas de port maritime et 42% des importations proviennent des pays voisins, selon un nouveau rapport de l’ONU. Dans une interview accordée à RFI, le président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali, Youssouf Bathily, a déclaré : “Nous sortons d’une situation qui a fragilisé beaucoup d’entreprises.”
Par Christy Lyonella Nkollo