Niala, une bande dessinée érotique, est accusée de distiller les pires stéréotypes racistes sur l’Afrique alors que ses auteurs assurent qu’elle raille les clichés colonialistes.
La polémique a été lancée sur Twitter par une lectrice qui, choquée par sa présentation par les Éditions Glénat BD, n’a pas pu la lire entièrement. “Une bonne vieille BD fétichiste, raciste et misogyne, par deux mecs blancs”.
Dessinée par Christian Rossi, Niala est une Africaine décrite par le scénariste Jean-Christophe Deveney comme “l’esprit de la forêt, un être imaginaire, une espèce de déesse de la jungle”. Elle a grandi parmi les singes bonobos et elle rencontre des blancs, explorateurs, missionnaires, anthropologues, bardés de carcans moraux ou de frustrations, qu’elle éveille à la sexualité.
Interrogée par l’#AFP, Élodie Malanda, post-doctorante en littérature à l’université de la Sarre, déplore qu’”On retrouve tous les lieux communs des BD d’aventure : la forêt dense, le climat humide… Et également, ce qui est problématique, l’animalisation des Noirs. C’est ça qui révolte (…) On ne peut pas aujourd’hui mettre en parallèle une femme noire et une guenon sans réactiver tout l’imaginaire colonialiste qui va avec, sans promouvoir cette idée que les Africains sont moins humains que les blancs”.
Une pétition a été lancée en ligne contre la parution de la BD le 10 mars prochain.