La NOUVELLE TRIBUNE rappelle que l’Afrique possède les plus grandes réserves d’or ainsi que les plus grands producteurs. L’exploitation du minerai a des implications significatives pour l’économie des pays concernés. Pour LE COURRIER INTERNATIONAL, du Ghana à l’Afrique du Sud en passant par le Maroc ou le Burkina Faso, l’or africain se trouve au centre de toutes les convoitises.
Un rapport de l’ONG Swissaid révélé par BFMTV indique que plusieurs centaines de tonnes d’or sont exportées illégalement depuis l’Afrique. Avec 435 tonnes d’or exportées en contrebande en 2022, le phénomène est grandissant depuis près d’une décennie et il aurait doublé par rapport à 2012. Déjà en fin d’année 2023, une enquête de THE SENTRY expliquait qu’au moins 4 milliards de dollars d’or sont exportés illégalement chaque année dans des zones de conflit en Afrique.
Pour Swissaid, l’or exporté en contrebande représente chaque année entre 24 et 35 milliards de dollars et c’est Dubaï qui est devenue la plaque tournante de la contrebande du métal jaune. D’après les analyses, la quasi-totalité de la production aurifère africaine est exportée en dehors du continent en direction principalement des Emirats Arabes Unis (EAU) et de la Suisse. Ces transactions invisibles échappent aux taxes et autres recettes douanières dues aux pays producteurs. En 2022, près de 70% de l’or importé aux EAU provenant d’Afrique est le fruit de la contrebande.
Par un système rodé mêlant corruption et arrangements, l’or exporté de Dubaï n’est plus labellisé comme originaire d’Afrique et peut donc de manière transparente être livré sur les marchés occidentaux, Genève en tête. L’ONG rappelle que l’or joue un rôle déterminant dans les économies africaines. Elle est une source de revenus pour des millions de mineurs et la principale source de revenus pour de nombreux états.
Par Lise Touarvraih