Dans l’air du temps depuis de longues semaines, la dérive du parti de Nelson Mandela en Afrique du Sud s’est officialisée ce dimanche dernier. Les résultats des élections législatives entérinent une nouvelle ère politique dans le pays où l’ANC, qui dirigeait sans partage depuis la fin de l’Apartheid, vient de subir une gifle électorale.
Le parti historique n’a recueilli que 40% des voix soit 159 sièges sur 400. Aux dernières législatives de 2019, l’ANC en avait recueilli 230. Comme un symbole, un des anciens leaders du parti et ancien président de la république sud africaine, Jacob Zuma, conteste les résultats. Lui qui n’a pu se présenter en tant que candidat après une peine de prison pour corruption, a vu son parti, le MK, obtenir 49 sièges lors du scrutin du 29 mai. Avec près de 15% des voix, le MK de Zuma devient le troisième parti du pays.
Selon le journal LE MONDE, l’ANC a été plombé par la montée de la criminalité et du chômage, ainsi que par les coupures électriques qui empoisonnent la vie des sud-africains depuis deux ans. Les différents scandales auxquels le parti a été confronté lui ont fait perdre de nombreux soutiens et de nombreux électeurs. Le dernier en date étant l’arrestation et l’inculpation de la présidente de l’assemblée nationale et ancienne ministre de la défense, Nosiviwe Mapisa-Nqakula. Accusée de corruption et de blanchiment d’argent, elle a dû démissionner en avril dernier.
Après ces élections historiques qui ont vu l’ANC perdre sa majorité absolue à l’assemblée, tous les scénarios sont possibles pour la nation arc-en-ciel. Pour le gouvernement du président Cyril Ramaphosa, il s’agit aujourd’hui d’entamer des négociations avec d’autres partis pour former une coalition et continuer à gouverner. La constitution sud-africaine donne 15 jours au parlement pour élire un nouveau président.
Par Sandy Matongue