De retour au pouvoir après des élections tenues en décembre dernier, John Dramani Mahama succède à Nana Akufo-Addo huit ans après lui avoir cédé le pouvoir. L’AGENCE ECOFIN indique que la cérémonie de son investiture montre un resserrement des liens avec les pays frondeurs de l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Le nouveau président ghanéen a convié pour l’événement des hauts responsables de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) mais également des dignitaires de l’AES. JEUNE AFRIQUE souligne qu’avant le divorce CEDEAO-AES, c’est déjà le Ghana qui avait tenté des négociations, notamment avec le Mali en 2022.
D’après la NOUVELLE TRIBUNE, avant son investiture, John Mahama avait manifesté fermement sa volonté de renforcer sa collaboration avec les états membres de l’AES. Le 2 janvier dernier il avait rencontré le chef d’état malien, Assimi Goïta, pour discuter de cet engagement et lui remettre une invitation officielle à son investiture. Selon l’AGENCE ECOFIN, le chef de la transition au Mali s’est fait représenter par des membres de son gouvernement, tout comme Abdourahmane Tiani du Niger. Le capitaine Ibrahim Traoré du Burkina Faso figurait également parmi les invités de marque et il s’est bien présenté à la cérémonie. Tout un symbole pour Ibrahim Traoré qui ne sort pratiquement jamais de son pays.
Critiqué par les états de l’AES et leurs défenseurs pour sa position envers les pouvoirs militaires de ces pays sous la présidence de Nana Akufo-Addo, le Ghana imprime un changement de stratégie avec John Mahama. Le nouveau président ghanéen, premier de l’histoire à revenir au pouvoir par les urnes, entend pacifier les tensions sachant que le Ghana est l’un des piliers de la CEDEAO et que John Mahama a fait de la diplomatie régionale l’une des priorités de son mandat.
Par Yvon Gahlérais