UN NOUVEAU PAYS AFRICAIN VEUT S’ÉMANCIPER DES SYMBOLES DE LA COLONISATION

Après le Burkina Faso puis le Niger (voir notre article du 16/10/2024), d’après MALI ACTU, la capitale malienne a décidé de se réinventer une nouvelle identité à travers le changement de noms de ses rues. Cette décision historique d’un des pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) est officialisée au moment où la CEDEAO entérine l’intention de ces pays de quitter l’organisation.

Fruit d’une longue réflexion et sur décision du chef du gouvernement transitoire au pouvoir, un décret diffusé mercredi 18 décembre indique que des rues, places ou monuments de Bamako ont été ou vont être rebaptisés. Selon LE FIGARO, au total, ce sont près de 25 endroits qui sont concernés. Parmi les plus notables, le journal note la place de la confédération des états du sahel qui remplace celle du sommet Afrique-France, les rues Faidherbe, Brière de L’Isle, Archinard, deviennent respectivement les rues Mamadou Lamine Drame, Banzoumana Sissoko et El Hadj Cheick Oumar Tall. Les médias locaux rapportent que cette décision marque un tournant décisif dans l’histoire de la ville.

Ce “grand ménage toponymique” est une récurrence des pays de l’AES pour s’affranchir de toute référence à l’histoire coloniale et confirmer la rupture avec la CEDEAO. Selon certains observateurs, cette initiative du Mali, qui fait donc écho aux actions précédentes du Burkina Faso et du Niger, reste symbolique. Elle marque une volonté commune de réappropriation historique mais les défis sécuritaires, politiques et économiques restent prioritaires pour retrouver une réelle stabilité.

Par Tisha Campbell