William Ruto, chef d’état de la République du Kenya, est dans la tourmente. LE MONDE AFRIQUE rappelle que des manifestations ont secoué le pays ces dernières semaines avec à leur tête toute une jeunesse en colère. Ces mouvements pacifistes et inédits par leur ampleur critiquent le train de vie du gouvernement face à sa volonté de mettre en place de nouvelles taxes. Malheureusement, à Nairobi notamment, les manifestations ont tourné à l’émeute que les forces de l’ordre ont réprimé par la violence, tirant sur la foule et faisant des dizaines de morts.
En pleine défiance, le journal LE MONDE nous révèle que le président Ruto, élu en 2022 sur un programme de vie moins chère et de création d’emplois, a décidé de signer des accords de partenariat avec des pays occidentaux pour envoyer de la main d’oeuvre kenyane. D’après RFI, c’est après une visite en Allemagne que William Rufo a rendu publique cette nouvelle. L’ambassadrice du Kenya à Berlin a confirmé l’arrivée prochaine de 3000 chauffeurs de bus kenyan dans la ville de Flensburg. Le Kenya et l’Allemagne, qui fait face à une population vieillissante, envisagent d’autres accords de ce genre dans les secteurs de l’énergie, du commerce, de l’éducation et des transports.
Du point de vue du président kenyan, l’accord doit sécuriser 250 000 emplois pour la jeunesse kenyane diplômée. Relevé sur “X” (anciennement twitter) par RFI, le ministre de l’intérieur allemand publie un démenti expliquant que l’accord entre les deux pays « ne prévoit aucun chiffre ou quota de travailleurs qualifiés » kenyans qui se rendront en Allemagne. Pour l’opposition, c’est un énième mensonge du chef du gouvernement et ce partenariat migratoire n’est qu’une mesure pour éloigner une jeunesse hostile au président en exercice.
Par Ray Vaulté