LE CHEF DE GOUVERNEMENT SÉNÉGALAIS DISSOUT L’ASSEMBLÉE SEULEMENT CINQ MOIS APRÈS SON ÉLECTION

Après plusieurs jours de rumeurs où la presse locale évoquait les tensions entre l’assemblée nationale, à dominante pro-Macky Sall, l’ancien président, et le gouvernement du tandem Diomaye Faye-Ousmane Sonko, le verdict est tombé. RFI nous informe qu’à l’issue d’une allocution télévisée, le président de la république sénégalaise a annoncé la dissolution de l’assemblée nationale « pour demander au peuple souverain les moyens institutionnels qui [lui] permettront de donner corps à la transformation systémique promise ».

Tous les experts s’accordent sur le fait que les turbulences politiques et la paralysie législative ne pouvaient pas durer dans cette cohabitation où le parti au pouvoir ne compte que 56 députés sur les 165 de l’assemblée. Pour une partie de l’opinion, la rupture promise par le président en place se pare d’un caractère brutal notamment sur les licenciements ou le règlement d’arriérés d’impôts, ainsi que des audits effectués dans tous les secteurs ; opérations qui laissent penser à une chasse aux sorcières. Pour une autre partie de l’opinion, les actions du gouvernement sont limitées car l’opposition freine la plupart des lois. VOA indique que cette dissolution amène automatiquement des élections parlementaires anticipées qui doivent se tenir dans moins de 90 jours selon la constitution. 

En réaction, le porte parole de l’opposition Seydou Gueye continue à dénoncer l’amateurisme du gouvernement et une « stratégie ridicule ». Pour le chef de l’état, la promesse faite par l’opposition d’une collaboration franche « était une illusion ». Le nouveau pouvoir sénégalais élu sur la base du changement s’apprête donc à vivre les prochaines législatives comme un référendum pour la rupture ou la continuité.

Par Oscar Faihsse