Il y a déjà quelques mois, une étude du cabinet Henley and Partners concluait sans surprise que l’Afrique est en tête de liste des rejets de visa alors qu’elle présente le plus faible nombre de demandes par habitant. Le site d’informations LA NOUVELLE TRIBUNE nous apprend que l’Union Européenne (UE) vient encore de durcir les conditions de délivrance de visas, principalement en direction de l’Éthiopie, qui bénéficiait jusque là d’un certain régime de faveur.
Selon l’agence de presse africaine APANEWS, le non-respect par l’Éthiopie de garantir le rapatriement de ses ressortissants sans-papiers est à l’origine de cette nouvelle donne. Pour les voyageurs venant de ce pays, les délais d’obtention de visas vont passer de 15 à 45 jours. Les titulaires de passeports diplomatiques jusque là exemptés de formalités, vont devoir effectuer toutes les démarches et régler les frais afférents. D’après LA NOUVELLE TRIBUNE, l’ambassade d’Éthiopie à Bruxelles a été la première à réagir en appelant l’Union Européenne à reconsidérer cette décision eu égard à l’importance de la gestion commune de la situation des migrants éthiopiens.
Pour les personnes du continent africain souhaitant se rendre en Europe, l’obtention de visas est un défi majeur. Le magazine NEWAFRICAN relève que les taux de rejet des demandeurs africains de visas Schengen sont supérieurs de 10% à la moyenne mondiale et 10 fois plus élevés que pour ceux des américains. Parmi les 10 pays ayant le plus de rejets de visas européens, 7 sont africains avec l’Algérie en tête de liste.
Pour l’Europe, face au phénomène des migrants, la restriction des visas devient une arme et un moyen de pression politique et diplomatique. Le rapport du cabinet Henley and partners conclut que l’UE ne doit pas oublier de lutter « contre les pratiques discriminatoires actuelles dans le cadre de son processus de demande de visa et oeuvrer à la promotion d’opportunités justes (…) pour les voies légales de mobilité entre l’Afrique et l’Europe ».
Par Tisha Campbell