Alors que l’annonce du décès de l’écrivaine originaire de Guadeloupe Maryse Condé a déjà fait le tour du monde, les hommages et les réactions continuent à pleuvoir. Ses pairs et admirateurs comme Patrick Chamoiseau, Alain Mabanckou ou Claude Ribbe ont tour à tour pris la parole et glissés des messages sur X (ex-twitter) et autres réseaux sociaux. Du côté politique, de nombreuses personnalités de tous bords lui ont également rendu hommage en commençant par le président de la république française, Emmanuel Macron, qui l’a qualifié de « géante des lettres ».
Retirée dans un village du Vaucluse en France avec son mari le britannique Richard Philcox, Maryse Condé était une écrivaine à la renommée internationale. Auteur d’une trentaine de livres dans lesquels elle abordait principalement les thèmes de l’Afrique, de l’esclavage et des multiples identités noires, elle était une vraie voyageuse dans l’âme. Après une jeunesse sur ses terres guadeloupéennes natales, elle passe par la France où elle découvre Aimé Césaire et son mouvement, par l’Afrique avec son mari le comédien guinéen Mamadou Condé, et par les Etats Unis où elle fonde un centre d’études francophones à l’université de Colombia.
Tous ses voyages et rencontres lui font comprendre qu’elle n’est « ni française, ni européenne » et que même en Afrique elle reste une « étrangère ». Elle se rapproche donc des thèses de Frantz Fanon et par l’écriture se fait « l’architecte de sa propre identité ».
Elle déclare en 2019 dans le journal LA CROIX qu’on écrit d’abord « parce qu’on est désespéré et que l’on veut rendre le monde meilleur ». Première présidente du comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage, elle recevra le prix Nobel alternatif en 2018. Toujours animée par la question des origines, elle laisse une oeuvre considérable allant des romans, aux essais jusqu’aux pièces de théâtre. Son dernier ouvrage baptisé “L’Evangile d’un Nouveau Monde” a été publié en 2021.
Par Sandy Matongue