Selon une enquête conjointe par plusieurs médias, dont Le Monde et Libération, des zones d’ombres persistent autour du rôle joué par l’armée française peu de temps avant l’enlèvement du journaliste français, Olivier Dubois, au Mali.
Le Huffpost précise que les résultats de leur investigation ont été publiés mardi et reposent sur 180 pages de documents judiciaires français et malien. L’enquête révèle entre-autre que les militaires de l’opération Barkhane ont utilisé le journaliste à son insu pour essayer de localiser un chef jihadiste, sans empêcher son enlèvement par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GISM) en avril 2021 à Gao.
Toujours selon cette enquête, Olivier Dubois pensait avoir planifié en toute discrétion l’interview d’un chef du GISM alors qu’il été suivi par l’armée française depuis des mois. C’est le fixeur d’Olivier Dubois, un jeune Touareg, qui avait informé les militaires français de ce rendez-vous, qui lui avaient promis 600 euros si le rendez-vous avait lieu. Le jour de l’enlèvement, un colonel de Barkhane avait souligné que “les derniers renseignements recueillis accréditent l’hypothèse d’un enlèvement” et que le journaliste devait être prévenu. Il ne l’a jamais été et a été retenu pendant près de 2 ans.
Contacté par l’AFP, le ministère français des Affaires étrangères a refusé tout commentaire “en raison de l’instruction judiciaire en cours”. L’état-major n’a également pas souhaité faire de commentaires.
Par Sandy Matongue