Interligne rapporte que, suite au projet de loi du gouvernement français de créer une carte de séjour spéciale pour les professionnels de santé, des professeurs de médecine et des défenseurs des droits de l’Homme ont signé une tribune intitulée “Ne privons pas l’Afrique de ses médecins”.
Cette mesure, qui vise à réduire les déserts médicaux et à faire face à la pénurie de personnel dans les établissements de santé, doit être présentée en janvier comme l’indique afrik.com. L’article 7 de ce projet prévoit que cette carte de séjour serait proposée aux professionnels et à leur famille, après autorisation de l’agence régionale de santé “dès lors qu’ils sont recrutés par un établissement de santé public ou privé à but non lucratif”. La carte aurait une validité de quatre en cas de réussite aux épreuves de vérification des connaissances.
Un des signataires de la tribune, le professeur André Grimaldi, a déclaré que “la France ne peut pas, une fois de plus, piller les compétences scientifiques et intellectuelles du continent africain”. Il n’hésite pas à dénoncer le “comportement néocolonial de la France (…) Tout le monde à l’air de croire, en France, qu’il est normal que l’on puisse accueillir des migrants à condition qu’ils aient des compétences à apporter (…) et leurs malades dans leurs pays, qui va les soigner ?”. Il appelle les autorités à retirer ce projet de loi sur l’immigration.
RFI précise que beaucoup de syndicats ont condamné ces propositions. Ils estiment que la formation doit être améliorée en France. Ils dénoncent également le fait que près de 5 000 médecins étrangers exercent actuellement dans l’hexagone sans avoir le même statut et en ayant des salaires plus faibles que leurs confrères français.
Par Sandy Matongue