Le vice-Premier ministre des Bahamas, Chester Cooper, a annoncé sur sa page Facebook que Sidney Poitier, premier acteur noir à avoir remporté l’Oscar du meilleur acteur, a tiré sa révérence à l’âge de 94 ans : “Nous avons perdu une icône, un héros, un mentor, un combattant, et un trésor national”.
Né à la fin des années 20, Sidney Poitier obtient la double nationalité américaine et bahaméenne après être né prématuré à Miami en Floride. Très tôt, il part vivre aux États-Unis afin de suivre des cours de comédie à l’American Negro Theater avant de commencer sa carrière sur les planches de Broadway.
Il décroche son premier rôle au cinéma dans “La Porte s’ouvre” en 1950 de Joseph L. Mankiewicz, film abordant le sujet du racisme. C’est au milieu des années 50 qu’il rencontre le succès : d’abord dans “Graine de Violence”, puis dans le thriller “La Chaîne”, pour lequel il est pressenti pour l’Oscar du meilleur acteur.
En 1961, il reçoit le prix Gary Cooper au Festival de Cannes pour son rôle dans “Une raison au soleil” mais c’est en 1964 qu’il entre dans la légende en remportant l’Oscar du meilleur acteur pour son interprétation dans “Le lys des champs” alors qu’il est la seule star afro-américaine à Hollywood.
Ce fils de fermier, né dans l’Amérique de la ségrégation, s’engage dans la défense des droits civiques dès le début de sa carrière. Dans ses différents rôles, Sidney Poitier a toujours chercher à exprimer son engagement politique. Il joue dans plusieurs films qui dénoncent le racisme et l’exclusion des minorités. Grâce à ses rôles, le public a pu concevoir que des Afro-Américains pouvaient être médecin, ingénieur, professeur, ou encore policier.
Ces dernières années, Sidney Poitier s’est principalement consacré à la lutte pour les droits de l’homme et les inégalités raciales. En 2009, Barack Obama lui a remis la plus haute distinction américaine, la médaille de la Liberté et, en 2006, il est fait commandeur des Arts et des Lettres en France.
Par Kady Kane