LE CINÉMA FRANÇAIS EN FLAGRANT DÉLIT DE DISCRIMINATION RACIALE

Le Collectif 50/50 a dévoilé une étude qui montre que les personnages non-blancs sont sous-représentés dans le cinéma français et ne peuvent prétendre qu’à un certain type de rôles.

Cette étude, réalisée par des universitaires et baptisée Cinégalités, a mis en évidence que sur les 115 long-métrages qui ont eu le plus gros budget ou qui ont rencontré le plus grand succès en salle en 2019, 81% des films avaient un personnage principal “perçu comme blanc”, 7,5% “perçu comme arabe”, 7,2% “perçu comme noir”, et 1,5% “perçu comme asiatique”.

Concernant les rôles attribués, les chercheurs ont montré que les personnages non-blancs ont trois fois plus de chance d’interpréter un criminel ou un délinquant, et ont plus de chance de mourir à l’écran. Maxime Cervulle, de l’Université Paris VIII, qui a codirigé l’étude souligne que “Les figures de la marginalité sont d’abord des étrangers”.

Selon Laurence Lascary, productrice et coprésidente du collectif 50/50, l’étude “donne beaucoup d’espoir, parce qu’on va pouvoir avoir une base pour entraîner les pouvoirs publics (…) Tout ce qui relève de la diversité ethno-raciale, on était enfermés dans un trou noir de l’incantation, de l’intuition, parce qu’il n’y avait pas de chiffres”.

Les responsables de l’étude ont toutefois souligné que le déséquilibre est légèrement moins marqué qu’à la télévision.

Par Phil D.