Selon l’ONU, l’Éthiopie retiendrait 72 chauffeurs du Programme alimentaire mondial dans une ville au nord du pays, située sur la seule route permettant l’acheminement d’aide humanitaire au Tigré. “Nous confirmons que 72 chauffeurs contractuels engagés par le PAM sont détenus à Semera. Nous sommes en contact avec le gouvernement éthiopien afin de comprendre les raisons de leur détention”, a affirmé un porte-parole de l’ONU.
Ces détentions interviennent au lendemain de l’arrestation de 22 employés éthiopiens de l’ONU après une vague d’interpellations visant des Tigréens à Addis Abeba. Stéphane Dujarric, porte-parole de l’ONU à New York, a déclaré que 13 d’entre-eux ont été libérés.
Selon des avocats, des milliers de Tigréens sont détenus de manière arbitraire depuis l’annonce par le Premier ministre de l’état d’urgence la semaine dernière. Aucune information sur l’origine ethnique des chauffeurs détenus à Semera n’était disponible, mais l’ONU a par le passé engagé des Tigréens pour transporter de l’aide vers la région, où plusieurs centaines de milliers de personnes souffrent de la faim.
Pour rappel, la guerre a commencé le 4 novembre 2020 quand le gouvernement éthiopien a envoyé l’armée au Tigré afin de destituer les autorités régionales issues du Front populaire de libération du Tigré (FPLT), qu’il accusait d’avoir attaqué des bases militaires.
Par Kady Kane