En Éthiopie, face à l’avancée des rebelles de la province du Tigré, Abiy Ahmed a déclaré l’état d’urgence dans tout le pays. Cette annonce intervient après que les rebelles, qui semblent avoir pris le dessus militairement sur l’armée nationale, soient entrés dans deux villes importantes du nord du pays. Le gouvernement fédéral craint désormais qu’ils puissent entrer de la capitale Addis-Abeba.
La situation est telle que le Premier ministre demande à tous les Éthiopiens de s’armer, la région Amhara a déclaré l’état d’exception et recrute des milliers de miliciens, et la mairie d’Addis-Abeba invite les résidents à former des groupes d’autodéfense en cas d’attaque sur la capitale.
Les appels au cessez-le-feu par la communauté internationale continuent, notamment des États-Unis. L’émissaire américain pour la Corne de l’Afrique, Jeffrey Feltman a déclaré “Nous avons toujours condamné l’expansion de la guerre par le TPLF en dehors du Tigré. Et nous continuons de demander au TPLF de retirer ses troupes des régions Amhara et Afar. Cependant, cette expansion de la guerre est autant prévisible qu’inacceptable”. Pour les États-Unis, cette situation était prévisible suite au blocus humanitaire opéré par le gouvernement éthiopien autour du Tigré qui, pour les États-Unis, est une violation des droits de l’Homme qui mérite des sanctions.
Un an après le début du conflit, aucun des deux partis ne semble prêt à arrêter le conflit. Les soldats du Tigré se sont d’ailleurs récemment alliés avec d’autres mouvements rebelles.
L’état d’urgence qui a débuté le 2 novembre comprend la déploiement de l’armée, un couvre-feu, des fouilles ou encore des arrestations sans mandat d’arrêt.
Par Kady Kane