Au Cameroun, l’influente femme d’affaires Rebecca Enonchong a été placée en garde à vue en début de semaine à Douala.
Son arrestation est intervenue à la suite d’une démarche qu’elle a effectuée dans le cadre d’un contentieux familial. Le procureur général du tribunal de grande instance de Douala, qui l’entendait à huis clos, aurait jugé “cavalière” et l’a directement fait conduire à la Légion de gendarmerie du Littoral pour “outrage à magistrat”. Cette procédure a été faite sans dépôt de plainte préalable et sans qu’elle puisse appeler un avocat.
Les défenseurs des droits de l’Homme soupçonnent qu’une affaire politique se cache derrière cette arrestation. L’entrepreneuse des nouvelles technologies, qui est considérée comme l’une des femmes les plus puissantes d’Afrique, est également connue pour son franc parler.
Elle fait partie des vingt femmes qui ont écrit au Fonds Monétaire international pour qu’il cesse de verser de l’argent au Cameroun en raison de la mauvaise gestion des fonds Covid.
De nombreuses voix politiques et de la société civile se sont élevées contre cette arrestation, et ses avocats dénoncent un “grave abus d’autorité”. Malgré la pression pour la libération, Rebecca Enonchong a passé sa troisième nuit incarcérée.
Par Binta Sow