La plus haute cour d’Afrique du Sud a déclaré que l’ancien président Jacob Zuma devait être emprisonné pour avoir défié l’ordre d’assister à une enquête sur les allégations de corruption sous sa présidence. “La seule sanction appropriée est un ordre d’emprisonnement direct et sans sursis” d’une durée de 15 mois, a déclaré la Cour constitutionnelle dans un arrêt.
C’est la première fois qu’un ancien président d’Afrique du Sud est condamné à la prison depuis la fin de l’apartheid. Cette affaire a constitué un test majeur pour le système judiciaire et l’enquête. M. Zuma a “cherché à ignorer, à saper et, à bien des égards, à détruire complètement l’État de droit”, a déclaré la Cour. Zuma doit se rendre à la police dans les cinq jours. S’il ne le fait pas, la police doit “prendre toutes les mesures nécessaires” dans les trois jours pour faire en sorte qu’il aille en prison.
Le tribunal a déclaré que Zuma était en situation d’outrage au tribunal et qu’il répondait à “une série d’agressions directes et d’efforts calculés et insidieux de [Zuma] pour contester sa légitimité”. Elle a ajouté : “La force du système judiciaire est mise à l’épreuve… jamais auparavant le processus judiciaire n’a été aussi menacé”.
L’ancien président n’a pas respecté l’ordre de comparaître devant la commission d’enquête sur la corruption et Raymond Zondo, chef adjoint de la justice sud-africaine et responsable de l’enquête, a demandé à ce qu’il soit emprisonné pour cette défiance.
Par Binta Sow