Plusieurs décennies après les traitements infligés aux populations des Hereros et Namas en Namibie, l’Allemagne a pour la première fois reconnu avoir commis “un génocide”.
Par le canal d’un communiqué, le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas est revenu sur les faits et a évoqué les faits qui ont été commis lors de la période coloniale entre 1884 et 1915. “Nous qualifierons maintenant officiellement ces événements pour ce qu’ils sont du point de vue d’aujourd’hui, un génocide”, a-t-il déclaré.
Dans un “geste de reconnaissance des immenses souffrances infligées aux victimes”, le pays européen s’engage à soutenir la “reconstruction et le développement” en Namibie via un programme financier de 1,1 milliard d’euros.
L’officiel allemand a tout de même précisé qu’il ne s’agissait pas de dédommagement sur une base juridique. Cette somme sera versée sur une période de 30 ans, et les bénéficiaires seront principalement les descendants des Hereros et Namas.
Privés de leurs terres et de leur bétail, les Hereros s’étaient révoltés en 1904 contre les colons allemands, faisant une centaine de morts parmi ces derniers. Le général allemand Lothar von Trotha avait ordonné leur extermination. Les Namas s’étaient soulevés un an plus tard et subirent le même sort.
Au total, au moins 60.000 Hereros et environ 10.000 Namas perdirent la vie entre 1904 et 1908. Les forces coloniales allemandes avaient employé des techniques génocidaires tels que les camps de concentration, les massacres de masse et des exils dans le désert où des milliers d’hommes, femmes et enfants ont été retrouvés morts de soif.
Par Dalinie Mvemba