La rencontre entre Emmanuel Macron et le président rwandais, Paul Kagame, à Paris, a été une étape majeure dans les relations entre les deux pays. Vingt-sept ans après le génocide des Tutsi, qui a fait près de 1 million de morts entre avril et juillet 1994, les mémoires françaises et rwandaises ne se sont jamais réconciliées.
Après un entretien avec Emmanuel Macron, à la veille d’un sommet sur le financement des économies africaines, Paul Kagame s’est confié à plusieurs médias français. Il n’est pas question “d’oublier, souligne le président rwandais, mais de pardonner.” La France et le Rwanda ont désormais “l’opportunité de bâtir une bonne relation”. a-t-il ajouté.
Au cours de sa visite, le Président rwandais s’est aussi entretenu avec d’anciens officiers de l’armée française, dont le général Jean Varret, responsable de la mission de coopération de 1990 à 1993, qui s’était opposé à sa hiérarchie lors de la tragédie.
Même si Nicolas Sarkozy avait évoqué, en 2010, les “erreurs politiques” de la France, Emmanuel Macron a été le premier à demander un rapport sur le rôle de la France au Rwanda dans les années 90.
Le rapport Duclert, réalisé par des historiens français conclut à des “responsabilités accablantes” de Paris dans le génocide des Tutsi du Rwanda en 1994.
Interrogé sur la question des “excuses” que pourrait éventuellement faire la France, à l’instar de la Belgique, quelques années après le génocide, Mr. Kagame a estimé que la décision revenait à Paris, tout en soulignant qu’il “apprécierait” le geste.
Par Dalinie Mvemba