France Inter rapporte qu’au Niger une entreprise française, fermée il y a deux ans, a laissé 20 millions de tonnes de déchets radioactifs à l’air libre. Pendant 40 ans, la filiale nigérienne d’Orano (ex Areva) a exploité une mine d’uranium au cœur du Sahara, à Arlit.
Selon FranceInfo, la filiale nigérienne a exploité durant 40 ans une mine d’uranium, notamment pour alimenter les centrales nucléaires françaises. Deux ans après la fermeture du site, les déchets ne sont toujours pas confinés avec, comme facteur aggravant, les vents puissants qui balaient la zone.
Un ingénieur en physique nucléaire au laboratoire de la Criirad (association de protection de l’environnement, spécialisée dans le risque nucléaire), Bruno Chareyron, alerte dans une vidéo sur les risques pour les populations locales, “au moins 100 000 personnes”. Il précise également que “Nos analyses, au laboratoire de la Criirad montrent que la radioactivité de ces déchets est de l’ordre de 450 000 becquerels par kilo, ce sont des déchets ‘à vie longue’. Ils contiennent des métaux lourds radioactifs dont certains sont très toxiques, par ingestion ou par inhalation. (…) Ce type de déchets, vu leur niveau de radioactivité et leur durée de vie, aurait absolument dû être mis dans des containers étanches pour être placés ensuite sur un site qui garantit un confinement à très long terme. Ce qui n’a pas du tout été le cas.”
La Nouvelle Tribune indique que le directeur général de l’entreprise incriminée, la Cominak, assure qu’il n’y a aucun risque pour la ville d’Arlit mais a tout de même décidé d’agir en promettant de “Recouvrir les boues par une couche d’argile et de grès, de 2 mètres d’épaisseur. C’est un principe connu et reconnu à l’échelle internationale et cette solution a été validée par les autorités nigériennes”. La Criirad de son côté dénonce que “L’argile et la roche ne sont pas assez étanches et solides pour tenir des centaines de milliers d’années”. Le chantier est censé commencer dans quelques semaines et se terminer en 2026.
Par Phil D.