UN PRIX NOBEL DE LA PAIX INTERPÈLE L’EUROPE SUR SA RESPONSABILITÉ DANS LE SANG VERSÉ EN RDC

Alors que la situation en République Démocratique du Congo s’enfonce dans une crise profonde, le docteur Denis Mukwege a lancé l’alerte dans le journal Le Monde.

Devant le silence de la communauté internationale face aux massacres dont sont victimes quotidiennement les populations à l’est de la RDC, le prix Nobel de la paix a déclaré que “Au Congo, l’impunité est la norme. Notre pays ressemble à une bijouterie sans porte ni fenêtres. Chacun peut piller nos richesses impunément, puis les vendre sur le marché international. Pendant ce temps le monde entier ferme les yeux”.

Le médecin va plus loin en précisant que, contrairement aux décisions prises à l’encontre de l’État russe, il regrette l’immobilisme à l’encontre du Rwanda : “L’agresseur est connu. Nous demandons qu’il y ait une mobilisation internationale contre l’agression du Rwanda. Personne ne parle du Congo alors qu’il y a, tous les jours, au moins une réunion au niveau international sur l’Ukraine. Arrêtons cet humanisme à géométrie variable (…) Ce qui arrive n’est pas un problème congolais mais concerne tout le monde, notamment vous, Européens, qui consommez des produits utilisant des minerais extraits grâce aux guerres. On nous parle de voiture verte, d’économie verte, de transition écologique. Mais au Congo, la couleur est rouge, le rouge du sang versé tous les jours”.

Moustique.be rappelle que le M23, résurgence d’une ancienne entité tutsi vaincue en 2013, est à nouveau actif. Il a déjà conquis de larges territoires à proximité de la capitale de la province du Nord-Kivu, Goma. La RDC et la communauté internationale accusent le Rwanda de soutenir les rebelles.

Face à cette crise, mediacongo.net nous informe que de plus en plus de voix s’élèvent en RDC pour réclamer la candidature de Denis Mukwege à l’élection présidentielle qui est fixée au 20 décembre 2023. Même si l’intéressé n’a pas officialisé sa candidature, il n’exclut pas la possibilité d’être candidat.

Par Sandy Matongue