UN PAYS EUROPÉEN RECONNAIT SON PASSÉ COLONIAL ET PARLE DE DÉDOMMAGEMENT

Le Portugal célèbre aujourd’hui les 50 ans de la révolution des oeillets qui a mis fin aux guerres coloniales portugaises en Afrique. Selon TRT AFRIKA, en marge de la préparation des commémorations, le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa s’est exprimé sur le passé colonial de son pays. Après un inventaire où le chef de l’état ibérique a confirmé les plus de quatre siècles de traite avec plus de 12 millions d’Africains déportés et vendus comme esclaves par l’Occident, le dirigeant a plaidé en faveur de réparations financières. AFRICANEWS relève que le président Rebelo a déclaré que son propre pays doit payer car « il ne s’agit pas seulement de s’excuser pour ce que nous avons fait (….). Non, il s’agit d’assumer la responsabilité, de ce que nous avons fait, en bien ou en mal, dans le passé ».

Cette déclaration intervient non seulement à la veille de l’anniversaire de la révolution qui a mis fin à une dictature et instaurer la démocratie dans le pays, mais également dans un contexte politique et social peu favorable. Comme le détaille notre article du 12 mars, le Portugal, tout comme le reste de l’Europe, fait face à une montée des extrêmes. LIBERATION estime que le pays est rattrapé par ses fantômes dans un contexte  où les dernières élections législatives ont mis fin à huit ans de socialisme et conféré un rôle crucial à l’extrême droite.

Le Portugal, qui a joué un rôle majeur dans l’esclavage transatlantique parmi les nations européennes concernées, n’a pas réussi à faire face à son passé qui est encore peu enseigné en milieu scolaire. La déclaration du président en exercice est une étape importante sachant qu’aucun dirigeant portugais n’avait auparavant évoqué la possibilité de présenter des excuses.

Par Kady Kane