TOTAL ÉNERGIES POINTÉ DU DOIGT EN OUGANDA

Mercredi 25 mai, environ 250 militants écologistes se sont mobilisés pour empêcher la tenue de l’AG des actionnaires de Total Énergies, qui devait valider la stratégie de la firme. Dans le viseur, le projet d’Oléoduc de pétrole brut d’Afrique de l’Est (EACOP). Découvert en 2005, l’exploitation de l’immense gisement ougandais permettra l’extraction de 230 000 barils par jour. Le chantier de ce projet de Total Énergies doit démarrer en 2025. Le tracé de ce méga oléoduc s’étend sur 1443 km et va traverser l’Ouganda et la Tanzanie. 

Associations et ONG dénoncent une “bombe carbone” et pointent du doigt le “greenwashing” des promesses de Total Énergies, qui assure un impact positif sur la biodiversité, en promettant de rendre le site meilleur  qu’avant les travaux. Selon ces associations et ONG environnementales, ce projet du plus grand oléoduc au monde produira 34 millions de tonnes CO2 par an, soit 30 fois plus que les émissions annuelles de l’Ouganda. 

De plus, les régions traversées dans les deux pays concernent des aires protégées notamment le parc national des chutes de Murchison, la réserve des chimpanzés de Budongo et la steppe de Wembere, sites qui abritent des lions, des singes des antilopes. Enfin, le pétrole s’acheminera en longeant les deux plus grandes réserves d’eau douce de l’Afrique de l’Est, les lacs Victoria et Albert ; En cas de fuite, le risque de marée noire impactera 40 millions de personnes.

Pas moins de 730 familles devront quitter leur foyer, Total Energies leur promet de contribuer à ce changement en leur garantissant une compensation financière. Avec ce projet, soutenu par le président ougandais, Yoweri Museveni, et son homologue tanzanienne, Samia Suluhu Hassan, l’Ouganda devient le nouvel eldorado du pétrole.

Par Tara Wiggins