Au Maroc, plusieurs affaires de harcèlement sexuel impliquant des professeurs ont été récemment révélées dans la presse et sur les réseaux sociaux. Connu sous le nom de “sexe contre bonnes notes”, ce scandale, qui prend de plus en plus d’ampleur, éclabousse certaines universités du royaume.
La première affaire de chantage sexuel avait déjà secoué le pays en septembre dernier, et une procédure est en cours à l’encontre de cinq professeurs de l’université Hassan-Ier de Setta près de Casablanca, après la diffusion sur les réseaux sociaux de messages à caractères sexuels échangés entre un enseignant et ses étudiantes.
Deux autres scandales ont éclaté fin décembre à l’École nationale de commerce et de gestion (ENCG) de Oujda et à l’École supérieure Roi-Fahd de traduction (ESRFT) de l’université Abdelmalek-Essaadi de Tanger.
Ces scandales à répétition ont suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux. Sous le hashtag #MeeTooUniv, plusieurs associations de défense des droits des femmes ont lancé des campagnes pour inciter les victimes à parler. Narjis Benazzo, la présidente du collectif des “hors-la-loi” a déclaré “Nous avons reçu des centaines de harcèlement à des degrés divers et parfois de chantage : avances sexuelles contre bonnes notes, validation de modules ou de stages (…) Ce qui nous a le plus choqués, c’est l’ampleur du phénomène et aussi sa normalisation, avec des pratiques qui passent souvent sous silence”.
Depuis ces révélations, plusieurs universités du pays ont mis en place des cellules de veille. Au niveau national, le ministère de l’enseignement a indiqué que “un code éthique et déontologique est entrain d’être élaboré avec les acteurs de la société civile, dont l’objectif est d’éradiquer toute forme de violence en milieu universitaire”.
Selon un rapport du Haut-Commissariat au plan de 2019, 22% des élèves ont subi des violences dans un lieu d’enseignement et dans un tiers des cas, il s’agissait de harcèlement sexuel.
Par Sandy Matongue