PRISE DE POUVOIR MILITAIRE AU BURKINA FASO

A man holds a portait of Lt. Col. Paul Henri Sandaogo Damiba who has taken the reins of the country in Ouagadougou Tuesday Jan. 25, 2022. people took to the streets in Burkina Faso to rally in support of the new military junta that ousted democratically elected President Roch Marc Christian Kabore and seized control of the country.(AP Photo/Sophie Garcia)

Au Burkina Faso, après une journée de confusion, des militaires ont annoncé sur la RTB avoir mis fin aux pouvoirs du Président Roch Kaboré, ainsi que la suspension de l’Assemblée nationale et du gouvernement. Ils ont également informé la population de la fermeture des frontières ainsi que d’un couvre-feu de 21h00 à 05h00.

Les putschistes, réunis au sein d’un nouveau groupe de transition appelé “Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration”, présidé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, se sont également engagés au “retour à un ordre constitutionnel dans un délai raisonnable”. Il appelle “Les patriotes, les Africains intègres et tous les amis du Burkina Faso à le soutenir et l’accompagner en ce tournant décisif de l’histoire de notre pays”.

Les militaires, qui détiendraient le président Kaboré dans un camp militaire, ont précisé que “les opérations se sont déroulées sans effusion de sang et sans aucune violence physique sur les personnes arrêtées qui sont détenues dans un lieu sur dans le respect de leur dignité”, sans mentionner de noms.

Le 25 janvier, le PPSR a annoncé la réouverture des frontières mais le couvre feu reste maintenu jusqu’à nouvel ordre. Dès lundi, avant le début du couvre-feu, des centaines d’habitants de Ouagadougou sont descendus dans les rues pour célébrer cette prise de pouvoir par des cris de joie et des coups de sifflets.

Le 28 janvier, après le Mali et la Guinéen, c’est au tour du Burkina Faso d’être suspendu de la Communauté des États ouest-africains (CEDEAO), suite à la prise de pouvoir du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo. “Chaque fois que vous avez un coup d’État, c’est un recul démocratique pour le pays et la région et la réponse de la CEDEAO a toujours été très ferme et très cohérente, c’est la tolérance zéro”, a précisé Jean-Claude Kassi Brou, président de la Commission de la Cédéao, dans un entretien à l’ AFP.

Cette décision a été prise lors d’un sommet virtuel qui a duré environ trois heures. Aucune autre sanction n’a pour l’instant été décidée et une mission des chefs d’état-major des armées de la CEDEAO a été envoyée le 30 janvier, elle sera suivie d’une mission ministérielle le 31 janvier.

La CEDEAO, qui a demandé la libération du président Roch Kabore, placé en résidence surveillée, ainsi que des autres officiels arrêtés, tiendra un nouveau sommet le 3 février à Accra, en présence des chefs d’État de la région. Les participants étudieront le compte rendu des missions pour décider d’imposer ou non d’autres sanctions, comme pour le Mali et la Guinée.

Par Binta Sow