PEINE DE MORT, LA SIERRA LÉONE TRANCHE

Le gouvernement sierra-léonais a décidé de soumettre au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, son souhait d’abolir la peine de mort dans le pays. Critiquée ces dernières années par les défenseurs des droits humains pour cette peine capitale, la dernière exécution remonte à 1998, où 24 officiers ont été fusillés sur une plage proche de Freetown pour tentative de coup d’État.

“Une fois que la législation aura été soumise au Parlement et qu’elle aura été approuvée, c’en sera fini de l’histoire de la peine de mort”, a félicité Umaru Napoleon Koroma, le vice-ministre de la Justice.

La Constitution sierra-léonaise de 1991 prévoit la peine de mort pour le vol aggravé, le meurtre, la trahison et la mutinerie. En 2020, 39 condamnations à mort ont été prononcées dans le pays, soit près du double qu’en 2019, selon Amnesty International.

En 2004, la Commission vérité et réconciliation mise en place après la guerre civile avait conclu que le conflit avait abouti à l’avilissement de la vie et de la dignité humaine et que les gouvernements successifs avaient abusé de la peine de mort pour éliminer des opposants politiques.

Mais dans les années qui ont suivi, le moratoire sur les exécutions a été fragilisé par la montée de la violence des gangs et la pression d’une opinion publique réclamant des sanctions plus dures. Les dirigeants ont pour leur part brandi le possible recours à la peine de mort pour tenter d’endiguer ces violences.

Selon Amnesty International, fin 2020, on comptabilise 144 pays abolitionnistes. La Chine, l’Iran, l’Egypte, l’Irak et l’Arabie Saoudite sont les pays qui recourent le plus à la peine de mort.

Par Théodore Gomez