Le torchon brûle entre le gouvernement camerounais et le constructeur Magil concernant l’interminable chantier du complexe d’Olembe, dans la banlieue de Yaoundé. Comme le rapporte cameroon-info.net, une correspondance du Ministre des sports adressée au secrétaire général des services du Premier ministre a fuité sur les réseaux sociaux. Dans cette lettre la société Magil est accusée d’avoir abandonné les travaux d’achèvement du complexe sportif d’Olembe, après avoir touché la somme de 42 milliards de FCFA.
L’Agence Ecofin rappelle que Magil Construction, filiale du groupe Fayolle, est une entreprise canadienne de construction d’envergure internationale. Elle est présente au Cameroun depuis 2017 et accompagne l’État sur la réhabilitation de la route nationale 3 de Douala, la réhabilitation du stade de la réunification de Douala et la poursuite de la construction du complexe sportif d’Olembe à Yaoundé, débutée il y a plus de 10 ans. Le constructeur Magil a récemment annoncé son retrait du chantier d’Olembe.
En réponse aux accusations du ministère des sports à son encontre, Magil Construction a publié un communiqué et adressé une lettre à la primature camerounaise dans laquelle elle a accusé “Ce sont des propos calomnieux et indignes d’un haut représentant de l’État (…) Nous souhaitons rétablir la vérité sur la réalité du projet Olembe (…) Magil et les sous-traitants ne sont plus payés depuis juillet 2021 malgré la disponibilité des fonds et des factures présentées tous les mois (…) l’asphyxie financière des sous-traitants est de la responsabilité du ministère des Sports et de l’Éducation Physique (…) La décision de demander la résiliation du contrat s’est imposée face aux manquements contractuels du ministère des Sports qui ont contribué à mettre en péril le projet malgré des demandes de médiation et des tentatives de règlement à l’amiable”.
RFI précise que le chantier a déjà couté, selon le ministère des Sports, 155 milliards de FCFA (environ 235,6 millions d’euros) dont 42 milliards (63,8 millions d’euros) alloués à l’entreprise Magil.
Par Kady Kane