NETFLIX ET LE FILM “MIGNONNES” CONTINUENT D’ALIMENTER LA CHRONIQUE OUTRE-ATLANTIQUE

Netflix a demandé à un tribunal fédéral d’empêcher un procureur au Texas de poursuivre des accusations de pédopornographie contre le service de streaming pour avoir distribué en 2020 le film “Mignonnes” de Maïmouna Doucouré.

Alors qu’en France le film a très bien été accueilli par le public et la critique, cela n’a pas été le cas aux États-Unis. Suite au choix d’utiliser une affiche très sexualisée dans le pays de l’Oncle Sam, et malgré les excuses de Netflix, “Mignonnes” et la plateforme ont été les cibles à abattre pour plusieurs politiciens américains. 

Lucas Babin, le procureur élu du comté de Tyler au Texas, a donc décidé d’inculpé Netflix en septembre 2020, alléguant que le film violait une loi de l’État contre “l’exhibition obscène” d’enfants. En réponse, Netflix a déposé une demande d’injonction devant la cour fédérale, arguant que Babin a abusé de sa fonction afin de priver Netflix de ses droits au premier amendement.

Les avocats de Netflix ont fait valoir que “Sans l’intervention de la Cour, Netflix subira un préjudice irréparable en étant obligé de continuer à jouer le jeu de Babin devant le tribunal d’État et à se défendre contre des accusations encore plus infondées”.

Le film, qui raconte l’histoire d’une fillette de 11 ans qui rejoint un groupe de danse afin de s’intégrer, mais également pour fuir une situation familiale compliquée, est volontairement provocant. Le long-métrage a notamment pour but de dénoncer la sexualisation toujours plus précoce des enfants, liées en grande partie aux images et aux comportements véhiculés par les clips musicaux, les réseaux sociaux ou encore les émissions de télé-réalité.

La décision reviendra à la cour fédérale de Beaumont au Texas.

Par Sandy Matongue