MUTINERIES OU COUP D’ÉTAT AUX BURKINA FASO ?

Dans la nuit de samedi à dimanche, des tirs ont été entendus dans trois casernes de Ouagadougou au Burkina Faso. Le gouvernement, qui a confirmé ces tirs, a démenti “une prise de pouvoir par l’armée” et a assuré que les institutions n’étaient pas menacées “pour le moment”.

Selon l’Agence France-Presse, plus tard dans la journée, des manifestants partisans des militaires qui se sont mutinés ont incendié le siège du parti au pouvoir. L’incendie a détruit le rez-de-chaussée du bâtiment du Mouvement du peuple pour le progrès, dont la façade a également été saccagée. Les manifestants ont été dispersés par la police à l’aide de gaz lacrymogène.

Le gouvernement a rapidement réagi en démentant une tentative de coup d’ État. Dans un communiqué le porte-parole du gouvernement, Alkassoum Maiga a indiqué que “Des informations véhiculées dans les réseaux sociaux tendent à faire croire à une prise de pouvoir par l’armée en ce jour (…) Le gouvernement, tout en reconnaissant l’effectivité de tiers dans certaines casernes, dément ces informations et appelle les populations à rester sereines”.

Le ministre de la défense, le général Barthélémy Simporé, a affirmé dans une intervention télévisée que les mouvements observés dans quelques casernes sont localisés, circonscrits et qu’il était en train de rentrer en contact avec ceux qui sont à la manœuvre pour comprendre les motivations.

Un décret du président Roch Marc Christian Kaboré a indiqué qu’un couvre-feu entre 20h00 et 05h30 serait maintenu jusqu’à nouvel ordre et sur toute l’étendue du territoire. Le ministère de l’éducation a par ailleurs indiqué dans un communiqué que les écoles resteraient fermées lundi et mardi dans tout le pays.

Toujours selon l’AFP, ce lundi 24 janvier, Des soldats encagoulés ont pris position devant le siège de la télévision nationale. Le président du Burkina Faso, Roch Kaboré, serait détenu par des soldats mutins dans un camp militaire, ont déclaré à Reuters deux sources proches des services de sécurité et un diplomate ouest-africain.

Par Kady Kane