LIBERTÉ DE LA PRESSE BAFFOUÉE AU CONGO BRAZZAVILLE

Raymond Malonga, directeur de l’hebdomadaire satirique congolais “Sel-Piment” a été condamné ce lundi 3 mai à six mois d’emprisonnement ferme et à payer une amende de 30 millions de FCFA (plus de 45 000 euros).

Le journaliste aurait diffamé Georgette Okemba, épouse de l’Amiral Jean-Dominique Okemba, conseiller spécial du président Denis Sassou Nguesso, l’accusant d’avoir détourné un milliard de FCFA (1,5 million d’euros) du Trésor public.

Arrêté au début du mois de février pour diffamation, il a été jugé devant la Chambre correctionnelle du tribunal de Brazzaville qui l’a reconnu coupable. Peu avant son arrestation, le journal satirique Sel-Piment a été suspendu pour une durée indéterminée par le Conseil supérieur de la liberté de communication.

“Par cette condamnation le Congo envoie un signal négatif et inquiétant de la liberté de la presse (…) On ne peut pas écoper d’une peine d’emprisonnement pour diffamation et d’une amende qui n’est pas proportionnelle à la faute,” a indiqué Trésor Nzila de l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH).

La condamnation de Raymond Malonga est intervenue durant la Journée internationale de la Liberté de la presse qui s’est déroulée hier. Le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontière (RSF) en 2020, met la République du Congo à la 118e place sur 180.

Par Dalinie Mvemba