LES FEMMES TCHADIENNES PRENNENT LA VOIE DU SLAM POUR DÉFENDRE LEURS DROITS

Selon le magazine britannique THE ECONOMIST cité par LE COURRIER INTERNATIONAL, au Tchad, de plus en plus de femmes prennent la parole pour défendre leurs droits.

Un rapport de l’OMS paru en 2018 relate que plus d’une femme sur trois a été exposée à des violences basées sur le genre (VBG) au cours de leur vie. Dans la même étude, on se rend compte que près de 750 millions de femmes et de filles sont mariées avant l’âge de 18 ans. Concernant le Tchad, le PNUD place le pays au 4ème rang mondial en matière d’inégalité de genre. Face à ce sombre constat, le COURRIER INTERNATIONAL relève que les femmes tchadiennes ont choisi l’arme de la poésie et du chant pour lutter contre les tabous.

Le phénomène du slam cru et subversif au féminin fait du Tchad un modèle du genre depuis quelques années. Le pays de Toumaï a d’ailleurs été le premier à accueillir la toute première édition de la Coupe d’Afrique de Slam Poésie à N’Djamena en 2018. Aujourd’hui les femmes tchadiennes, à l’instar des célèbres Triciana, Grâce Akegodet Kekadet dit “Gladys”, Loulou, membre du collectif Tchad Slam ou  Épiphanie Nodjikoua Dionrang alias Fanny’s D’Or, utilisent cet art comme rempart et moyen de lutte contre les VBG. Les textes des artistes sont délivrés de façon crue et directe et s’adressent de manière générale aux hommes qui violentent les femmes. Fanny’s D’Or reconnait volontiers la vulgarité de ses textes en admettant qu’elle n’a « aucun tabou » car il est temps de « dire les choses comme elles sont ».

Pour toutes ces femmes qui pratiquent cet art de plus en plus en vogue en Afrique francophone, c’est devenu un exutoire qui permet la réflexion et l’échange dans la revendication des droits des femmes.

Par Inteuch Mac