L’ÉRYTHRÉE ASSUME ENFIN SES RESPONSABILITÉS

Pour la première fois, l’Érythrée reconnaît la présence de ses troupes au Tigré, en Éthiopie, et promet de les retirer dans une lettre adressée au Conseil de sécurité des Nations Unies.

En novembre dernier, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed Ali avait annoncé l’envoi de l’armée fédérale au Tigré pour arrêter et désarmer les dirigeants locaux du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), que l’Éthiopie accuse d’avoir mené des attaques contre des camps militaires des forces fédérales.

L’armée éthiopienne a reçu l’aide de forces venues d’Érythrée, et M. Abiy a proclamé la victoire le 28 novembre, après la prise de la capitale régionale Mekele. Les combats n’ont cependant pas cessé, et l’armée érythréenne a été accusée d’avoir perpétré plusieurs massacres et de s’être livrée à des violences sexuelles.

L’Éthiopie et Asmara ont jusqu’alors toujours nié que les Érythréens étaient actifs dans la région, malgré les nombreux témoignages des habitants, de groupes de défense des droits humains, de diplomates et même de certains responsables civils et militaires éthiopiens.

Le courrier écrit par l’ambassadrice érythréenne à l’ONU, Sophia Tesfamariam, et rendu public dans la nuit par le ministre de l’Information érythréen, Yemane Gebremeskel, est la première reconnaissance officielle par Asmara de la présence de ses soldats.

Par Binta Sow