« L’Afrique de papa, la vieille Afrique, c’est terminé » ; tels sont les mots forts prononcés à New York par Mamadi Doumbouya, actuel président de la Guinée, lors de son discours à l’ONU. Invité à prendre la parole lors de cette 78ème assemblée générale des nations unies, le magazine JEUNE AFRIQUE relate que le tombeur du président Alpha Condé a tenu à faire passer certains messages à la communauté internationale. Le colonel Doumbouya a donc tour à tour défendu les interventions militaires en Afrique, demandé à la communauté internationale de porter sur le continent un regard neuf avec une coopération de partenariat gagnant-gagnant, mais surtout il a pointé du doigt le modèle démocratique occidental. « L’Afrique souffre d’un modèle de gouvernance qui nous a été imposé, un modèle certes bon et efficace pour l’Occident, qui l’a conçu au fil de son histoire, mais qui a du mal à passer et à s’adapter à notre réalité ».
Président de son pays pour une période transitoire après un coup d’état qui l’a placé au pouvoir, il a profité de cette tribune pour expliquer que les vrais putschistes sont ceux à cols blancs qui, sans aucune condamnation, modifient les constitutions et trichent pour se maintenir éternellement au pouvoir. Pour ce qui le concerne, le modèle politique occidental appliqué à l’Afrique et datant de l’après guerre est tout simplement un échec qui n’a fait qu’entretenir « un système d’exploitation et de pillage de nos ressources par les autres, et une corruption très active de nos élites ».
Le président guinéen qui s’est exprimé pendant près de 10 minutes, est le seul des gouvernants issu d’un coup d’état à s’être exprimé lors de cette assemblée.
Par Kady Kane