À l’image du Ghana qui a décidé de faciliter le retour d’afro-descendants sur ses terres en leur octroyant la nationalité, à l’instar de Rita Marley ou Stevie Wonder (voir article du 16 mai 2024), RFI nous apprend qu’après un projet de loi présenté en début d’année, le Bénin du président Patrice Talon vient de promulguer une loi sur la naturalisation. D’après LE MONDE, « toute personne qui, d’après sa généalogie, a un ascendant […] déporté dans le cadre de la traite des Noirs » peut dorénavant obtenir la nationalité béninoise.
Par cet acte symbolique et marquant, le gouvernement béninois franchit une étape majeure dans la reconnaissance de son histoire et ses relations avec sa diaspora dispersée par la traite négrière, comme le souligne LA TRIBUNE. Le gouvernement indique que l’objectif de cette initiative est purement une réponse à la quête identitaire de la diaspora africaine à travers le monde. Le site AFRIK.COM parle d’une opportunité diplomatique via cette loi qui va permettre de positionner le Bénin comme terre d’accueil pour les afro-descendants. Le site relève malgré tout quelques craintes de citoyens locaux contrastant avec l’enthousiasme chez les afro-descendants.
Cette obtention de la nationalité par reconnaissance reste jalonnée de démarches rigoureuses et de certaines restrictions. La naturalisation n’est pas automatique et elle passe par un droit provisoire de 3 ans conditionné à des critères de moralité (pas de condamnation pour crimes graves) et à la résidence effective dans le pays.
Par Fode Kone