L’AGRICULTURE FRANÇAISE EN CONCURRENCE DÉLOYALE AVEC L’AFRIQUE ?

Selon RFI, des agriculteurs français se mettent à la production des fruits et légumes exotiques africains. Ils profitent des effets du réchauffement climatique dans le sud de la France, qui permet de s’adapter au climat tropical. 

Concombre du Kenya, aubergines du Mali et de Côte d’Ivoire et autres spécialités de la palette de légumes venus d’Afrique sont l’œuvre de Laurent Dirat, agriculteur d’un petit village du Tarn-et-Garonne. Interviewé par nos confrères de RFI, Laurent Dirat raconte son aventure qui a commencé par le piment. L’agriculteur profite du “sol chaud qui rend la plante très poussante, et l’enracinement favorisé”. Il souhaite développer plusieurs variétés du continent africain. Avec sa première récolte de piments, il a approché les épiceries africaines et asiatiques de Toulouse où il a pu écouler sa marchandise avec succès. 

Bien que limité à certains fruits et légumes du fait que la production des tubercules tels que le manioc ou les ignames nécessitent certaines conditions rendant impossible leur production sur le sol français, l’agriculteur a vu son chiffre d’affaires bondir. Aujourd’hui, ses 48 hectares de fruits et légumes représentent 90% de son chiffre d’affaires. On y trouve par exemple des milliers de plants de concombres kényans . 

Cette nouvelle production locale intéresse fortement des importateurs pour le marché européen. En plus de réduire l’empreinte carbone, cette découverte permettra un gain de temps et d’argent, réduisant les délais entre la production, la logistique et la vente. Mais, en plus de la sécheresse qui frappe les agriculteurs africains, ce sont eux qui, une fois de plus, seront les victimes du réchauffement climatique, si cette agriculture locale européenne venait à se développer.

Par Christy Lyonella Nkollo