Depuis le début d’année 2022 et le démarrage du conflit entre la Russie et l’Ukraine, l’Union Européenne (UE) a imposé des sanctions à Moscou en manifestation de son désaccord. On compte parmi ces sanctions, un embargo sur le pétrole et le gaz alors que pour son alimentation domestique, l’UE dépendait à 40% de la Russie pour le pétrole et le gaz. BBC AFRIQUE nous révèle que l’Europe, qui envisage de cesser sa dépendance énergétique avec la Russie, se tourne vers l’Afrique en terme de fourniture d’hydrocarbures. A titre d’exemple, selon un rapport du trésor français, au premier semestre 2023, la France a importé pour 966 millions d’euros contre 828 millions d’euros pour le premier semestre 2022 en zone CEMAC (Afrique centrale).
L’Angola et le Nigéria ont aussi profité de cette nouvelle donne et du contexte géopolitique actuelle. Pour le premier, pétrole et gaz confondus, les ventes par rapport à 2021 sont en augmentation de 49%. Le Nigéria a quant à lui doublé ses revenus liés aux exportations d’hydrocarbures entre 2020 et 2022.
D’après le journal suisse LE TEMPS, le Nigeria, la Libye, l’Algérie, l’Angola, le Soudan et douze autres pays d’Afrique disposent de réserves de gaz naturel en grande ou modeste quantité. Dans son ensemble, le continent constitue la troisième réserve mondiale de gaz, pouvant générer près de 24 milliards de dollars par année pour les Etats. Dans son allocution lors de la dernière assemblée générale, le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, a inciter les états européens à continuer de se tourner vers l’Afrique comme une source alternative de leur volonté de remplacer le gaz russe.
Même s’il s’avère nécessaire d’investir massivement dans les infrastructures, les pays européens en sont conscients. En attestent les déclarations du chancelier allemand Olav Scholz lors d’une visite au Sénégal : « Je considère l’énergie et le gaz naturel en particulier comme un élément important des futures relations entre l’Europe et l’Afrique ».
Par Mohamed Ba