LA POPULATION POLYNÉSIENNE SACRIFIÉE

Une enquête du média Disclose révèle que le niveau réel de la radioactivité à laquelle la population polynésienne a été exposée lors des essais nucléaires entre 1966 et 1996 a été sous-évalué, et serait 2 à 10 fois supérieur à l’estimation réalisée en 2006.

Selon le média, l’enquête qui a duré 2 ans “a pu réévaluer la dose reçue à la thyroïde par les habitants des îles Gambier, de Tureia et de Tahiti au cours des six essais nucléaires considérés comme les plus contaminants de l’histoire du Centre d’Expérimentation du Pacifique. Résultat : nos estimations sont entre 2 et 10 supérieures à celles réalisées par le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) en 2006”.

Selon Disclose, la différence entre ses calculs et ceux du CEA peut être dû des interprétations différentes des données. Par exemple, pour l’essai nucléaire aérien effectué en 1966 à Mururoa, baptisé “Aldébaran”, les scientifiques du CEA “considèrent que la population locale ne buvait que de l’eau de rivière mais pas d’eau de pluie”. Or de nombreux habitants de cet archipel buvaient de l’eau de pluie, selon l’enquête du média d’investigation.

Pour aboutir à ces résultats, Disclose a analysé 2000 pages de documents militaires déclassifiés en 2013 par le Ministère de la défense en partenariat avec le collectif anglais de modélisation 3D Interprt et le programme de recherche Science and Security Global de l’Université de Princeton aux États-Unis.

Par Phil D.