Trente-quatre ans après l’assassinat non élucidé de la sud-africaine Dulcie September, représentante de l’African Nation Congress (ANC) en France, la Fédération Internationale Initiatives des Femmes Africaines de France et d’Europe (IFAFE) lui rend hommage le 29 mars prochain à Paris, place Dulcie September dans le 10ème arrondissement à partir de 11h30.
Le 29 mars 1988, Dulcie September était assassinée devant les bureaux de l’ANC à Paris. Cinq balles tirées presque à bout portant ne lui ont laissé aucune chance, elle est morte sur le coup. L’enquête n’a jamais abouti, les coupables n’ont pas été identifiés.
A l’époque, le régime sud-africain est soupçonné. Des années plus tard, un chef de la police du régime d’apartheid admettra avoir commandité le meurtre. Mais une enquête de la commission “Vérité et Réconciliation” en Afrique du Sud révèle que la militante s’intéressait peut-être de trop près au commerce des armes entre Paris et Pretoria.
Pour la journaliste néerlandaise Evelyne Groenink qui a épluché les archives privées de September, la militante enquêtait sur les relations entre les deux pays, alors que l’Afrique du Sud était sous embargo.
Deux décisions administratives ont ensuite été prises par le parquet, une par le procureur de Paris, le 29 mai 2019, et une par le procureur général, le 9 janvier 2020, refusant la réouverture d’une enquête sur les raisons de sa mort.
Sa famille a donc choisi de mener une action judiciaire contre l’État français, pour déni de justice, en demandant la réouverture du dossier et une nouvelle enquête sur l’assassinat de ses tante et belle-sœur. Elle demande aussi que cet assassinat soit considéré comme un crime d’apartheid donc imprescriptible. Cette demande est soutenue par la Fondation Mandela.
Par Sandy Matongue