DANGER DES PRODUITS GROSSISSANTS EN AFRIQUE

Signe d’opulence et de beauté, les rondeurs sont un marché porteur en Afrique. Au début des années 2000, les femmes ont commencé à appliquer toutes sortes de substances pour faire gonfler rapidement leurs fesses, leurs seins ou leurs hanches. Le phénomène a rapidement gagné internet, ces produits sont aujourd’hui en vente libre.

Certaines femmes achètent en pharmacie, sans ordonnance, des sirops antihistaminiques (contre les allergies), qui ont pour effet secondaire de stimuler l’appétit. Souvent, à base de corticoïdes, ils génèrent diabète, hypertension ou infections, pouvant aller jusqu’au coma, selon le Pr Fatima Ly, dermatologue-vénérologue à Dakar.

L’option de la chirurgie esthétique se destine principalement aux femmes qui ont les moyens de payer les interventions.

On retrouve facilement des contrefaçons. Des médicaments « élargissants » vendus dans un packaging plus professionnel, venant pour la plupart de Chine, mais importé des pays anglophones dont le Nigeria.

Au Sénégal, la propagation de ces médicaments engendre des soucis sanitaires pour plus d’un millier de personnes par an. À Dakar, la mort d’une jeune femme provoquée par la surconsommation de sirops grossissant, à déclenché une alerte au sein du pays.

La sœur de la défunte se souvient du visage gonflé de sa parente après une vingtaine de jours de traitement. “Je prenais aussi ces comprimés (…) Nous savions qu’il existait des dangers, mais nous voulions grossir coûte que coûte”, a-t-elle avoué.

Les professionnels de santé sont de plus en plus nombreux à appeler à une régulation de la commercialisation de ces produits.

Par Mahamadou Cissé