BLAISE COMPAORÉ JUGÉ POUR ASSASSINAT

L’ex-président burkinabé Blaise Compaoré, en exil, va être jugé pour l’assassinat de son prédécesseur, Thomas Sankara, lors du coup d’Etat de 1987 qui l’a porté au pouvoir. Il vit en Côte d’Ivoire, où il s’était enfui après sa chute. Ayant obtenu la nationalité ivoirienne, il ne peut pas être extradé et devrait donc être jugé par contumace.

Le dossier a été renvoyé devant le tribunal militaire de Ouagadougou après la confirmation des charges contre les principaux accusés, trente-quatre ans après la mort du « père de la révolution » burkinabée.

« Il s’agit essentiellement de Blaise Compaoré et de treize autres, accusés d’attentat à la sûreté de l’Etat, complicité d’assassinats et complicité de recel de cadavres. L’heure de la justice a enfin sonné, un procès peut s’ouvrir. Il appartient donc au procureur militaire de programmer une date d’audience. »

Parmi les accusés figurent le général Gilbert Diendéré, l’un des principaux chefs de l’armée lors du putsch de 1987, devenu ensuite chef d’état-major particulier de Blaise Compaoré, ainsi que des soldats de l’ex-garde présidentielle. Il purge actuellement une peine de vingt ans de prison pour une tentative de coup d’Etat en 2015.

La mort de Sankara, devenue une figure panafricaine et surnommé « le Che africain », était un sujet tabou pendant les vingt-sept ans de pouvoir de M. Compaoré, lui-même renversé par une insurrection populaire en 2014.

Par Kady Kane