Amazon est au cœur d’une nouvelle polémique. Le géant du e-commerce a choisi d’installer son siège africain dans la ville du Cap, ville portuaire d’Afrique du Sud. Un investissement de plusieurs millions de dollars et la promesse de milliers d’emplois.
Mais le terrain choisi de 70 000 m², est cher au cœur des Khoï San, premiers habitants de la pointe sud du continent. Certains descendants de ces terres accusent le projet de profaner leurs terres ancestrales et plaident l’importance culturelle et environnementale du site.
Le site est aussi un symbole de la lutte contre les puissances coloniales. La première de ces batailles, en 1510, a vu les Khoï défendre le territoire contre les Portugais. “Notre patrimoine sera complètement anéanti”, a expliqué Aran Goringhaicona. “Cet endroit a une grande signification spirituelle pour nous”, ajoute le chef traditionnel à la tête d’un collectif opposé au projet.
Pourtant, le mois dernier, la ville portuaire a approuvé la construction d’un complexe commercial et résidentiel de neuf étages sur un espace vert en bord de rivière, dont le point d’ancrage sera les bureaux du géant américain.
Interrogé, Amazon a refusé de commenter ces développements.
Ce n’est pas la première fois que des multinationales sont accusées de profaner des terres ancestrales. Récemment, le géant minier Rio Tinto a provoqué un cataclysme en dynamitant la grotte de Juukan Gorge en Australie, un site aborigène d’une valeur archéologique de 46 000 ans.
Par Théodore Gomez